Chez les locaux
25/02 Aujourd'hui nous prenons un tuk tuk pour nous rendre dans une famille laotienne à 25 kilomètres de Vientiane (car Pablo connaît l'un des membres de leur famille qui a déménagé en France). C'est comme des rois que nous sommes accueillis par un monsieur parlant bien le français, c'est le beau frère de la soeur du monsieur que l'on connaît (compliqué tout ça). Nous faisons connaissance avec la famille, mamie : la grand mère (la maman de notre ami), la maman (soeur de notre ami), ses deux enfants (une de 3 ans et une de 16 ans, les cinq autres enfants sont partis étudier) et le papa. Nous remettons quelques cadeaux à la mamie qui est très contente, fruits et bonbons.ous resterons deux nuits tous les trois et une nuit de plus que ma maman et moi. Ce sera un séjour très riche en émotions, ma mère souhaitait être immerger, elle le sera ! A notre arrivée nous visitons le village et les alentours : le temple, la rivière, qu'est ce que c'est beau ! A 6h la famille nous attend pour manger, elle nous a préparé une soupe de poulet, un regal ! Nous prenons quelques photos tous ensemble puis à 7h nous sautons à la "douche", nettoyage du corps avec une bassine d'eau froide et à 8h30 il faut aller se coucher, nous suivons leur rythme ! Nous dormons tous les trois sur le tapis au milieu de la pièce à vivre sous une moustiquaire, à côté de "mamie" qui dort elle aussi dans la pièce à vivre (et nous dormons franchement bien !)
Le lendemain, réveil matinal, le chef du village parle au micro pour souhaiter une belle journée à tout le monde, il fait déjà beau et la famille nous a acheté des beignets et fait des cafés pour notre petit déjeuner (trop gentils car eux ne déjeunent pas, ou si oui des soupes de nouilles). Une fois prêts nous comprenons que l'on doit partir avec eux quelque part, du monde est arrivé devant la maison, les femmes se sont faites belles, elles portent le saris et ont dans chacune dans leur bras une coupe couleur dorée remplie de petites choses (riz, argent, encens, gâteau etc). Nous avons le privilège de monter dans la cabine de la voiture (pick up) tous collés les uns aux autres, certains monteront à l'arrière dans la benne.
30 minutes de chemin cabossé en terre avant d'arriver dans un autre village où l'on dirait que l'on fête quelque chose, beaucoup de monde, surtout des femmes, avec de beaux habits, qui s'affairent à des préparations culinaires, nous nous laissons porter, en observation, il y une sorte d'autel.... heureusement notre copain qui parle français est là ! Il nous explique que cette fête est organisée pour le décès de la fille du monsieur chez qui nous venons d'arriver,
Familles, amis, connaissances, proches et lointains, viennent présenter leurs condoléances, témoigner de leur amitié et leur solidarité. Selon la tradition, chaque visiteur apporte un peu de riz, des fleurs et de l’argent, et participe donc directement aux frais des obsèques. Chacun devient ainsi coorganisateur, co-responsable –même indirectement- de l’événement, partageant à la fois le fardeau matériel et psychologique avec la famille endeuillée. Une belle illustration de la solidarité et du communautarisme à la laotienne où personne n’est jamais seul, où personne n’est jamais abandonné. Et où la communauté se tient toujours prête à aider, à apporter sa contribution et son réconfort parce que tous se considèrent membres d’une même grande famille.
On fait donc la "fête" (la fête triste et pas la fête content d'après ses mots) pour accompagner le défunt dans l'autre monde. La durée de la veillée peut aller de trois jours (ici c'était le 4ème jour) et jusqu’à plusieurs semaines, les familles plus aisées pouvant se permettre des veillées funèbres bien plus longues que celles se trouvant dans le besoin.
Nous apprendrons à faire des "gâteaux" à base de riz, destinés aux moines ainsi qu'aux invités. Nous mangerons la fameuse papaya salad (repas traditionnel à base de céleri, carottes et autre mélange) où ingrédients sont mélangés et broyées dans un mortier avec du piment, il nous sera servi du riz, et également un poisson délicieusement cuisiné (le meilleur poisson que je n'ai jamais mangé). Tout le monde est au petit soin pour nous, s'inquiétant que nous n'ayons pas assez mangé ! Nous faisons dans l'après midi le chemin de retour jusqu'à la maison de nos hôtes et décidons tous les trois de partir se balader, maman la veille avait rencontré un français, vivant dans ce village et qui lui avait proposé de nous offrir un verre.
Nous faisons donc la connaissance de Christophe, qui vient de construire sa maison sur pilotis au bord de la rivière avec sa femme laotienne et leur bébé de 9 mois. Nous passerons toute la fin de journée avec eux à discuter avant de courir au marché de nuit acheter quelques fruits pour notre famille et vite rentrer pour le repas. Ce soir ce sera la spécialité Lap, poulet cuisiné aux herbes et citrons, un délice ! Maman lance une bataille d'oreiller, nous jouons et profitons de la famille avant notre départ de demain et à 9h au lit!
27/02 Nous nous réveillons ce matin un peu nostalgiques de partir.. On a pas vraiment envie mais c'est délicat de demander si l'on peut rester, d'autant que Pablo souhaite partir pour avoir le temps de faire de la boucle de Thakhek à moto.. Finalement ma mère me fait part de son rêve de la nuit.. elle nous voyait toutes les deux faire de la poterie avec les enfants (on avait vu lors de notre balade une fabrique de briques en terre dans le village) convaincues que ce rêve pouvait se matérialiser dans le présent et que si nous ne faisons pas la démarche pour essayer de rester nous allons le regretter, nous demandons au beau-frère qui parle français s'il peut demander à "mamie" et à sa belle soeur et c'est avec grand plaisir qu'elles acceptent ! Trop bien !!!! Nous disons au revoir à pablo et partont aussitôt à la recherche de cette fabrique de briques avec notre ami français comme traducteur. Il ne comprenait pas bien ce que nous souhaitions faire mais nous a suivi dans notre "délire" ((un peu persuadé que ça n'intéresserait personne !) Par chance c'était samedi et les enfants n'avaient pas école... Nous allons donc avec notre sceau remplie de terre dans le village et passons trois heures à créer avec les enfants (ça n'a pas été si simple, les Lao sont assez timides, observateurs au départ, la curiosité l'a emportée et une fois les barrières franchies c'était génial) nous avons fait des pots, des animaux, des fleurs et pris plein de photo tous ensembles, un moment de partage très fort en émotions ! Vers midi nous rentrons retrouver notre famille pour le repas et sur le chemin tous les habitants veulent aussi leur petit pot de terre, c'est donc avec plaisir que nous laissons un petit quelque chose à chaque curieux. L'après-midi sera plus tranquille, nous partons au marché faire les courses pour le repas du soir et nous faisons une partie de foot avec tous les copains de la grande fille de 16 ans, un moment super drôle ou l'on a pu montrer nos talents de footballeuses ! Le soir nous trinquons tous ensemble, échangeons comme on peut, avec des signes et des sourires, eux nous apprenant leur langage et nous le nôtre, c'était très drôle ! Nous les aimons vraiment beaucoup et contentes de cette magnifique expérience nous tombons dans un profond sommeil.
28/02 Aujourd'hui c'est le départ, les "adieux" nous touchent. Nous prenons plein de photos souvenirs de ces instants, la famille propose de nous emmener en voiture jusqu'à la station de bus d'où nous prendrons le bus direction Thakhek. Ils sont trop gentils. Après 6 longues heures nous arrivons enfin ! Une fois la chambre trouvée nous organisons nos journées futures et dodo !
